#12 Journal de lecture - Avril 2025
Mon quotidien de lectrice durant le mois d'avril : lectures, notes, réflexions et passages en librairies
Chers lecteurs,
Je vous retrouve aujourd’hui avec mon journal de lecture d’avril. Je vous recommande de découvrir ce post lorsque vous avez un peu de temps devant vous, et de vous munir d’un gros mug de la boisson chaude de votre choix pour accompagner votre lecture ☺️
Vu la longueur, il est possible que tout ne s’affiche pas dans votre boîte mail, n’hésitez pas à le lire directement sur votre navigateur ou sur l’application Substack.
Pour une lecture plus immersive, tous les livres cités dans ce post sont listés à la fin.
Retrouvez tous mes journaux de lecture ici.
3 avril - Fin d’après-midi
“Je me détends, rêvasse quelques instants à un pays utopique, un Québec libre où l’on pourrait faire les choses autrement - la fourrure resterait sur le dos des animaux. Sur les neiges miroiteraient le roux du renard, le noir du vison, l’indescriptible gris-rouille du coyote. J’espère au plus creux de moi-même qu’un jour, l’humain n’ait plus besoin de détruire la vie pour assurer la sienne, ni de se procurer la peau des autres pour se remplir les poches, ni de dominer quiconque pour se sentir fort. Et ce souhait s’applique aussi à moi.” (pp. 270-271)
Ce matin, j’ai terminé Sauvagines de Gabrielle Filteau-Chiba. C’est une lecture marquante qui aborde des sujets difficiles, qui remet sans cesse en question la place de l’homme dans le monde, et la façon dont il se l’est approprié au détriment du reste du vivant.
La question de la justice privée est au coeur du roman. Certaines circonstances, comme la défaillance du système la rendent-elle inévitable? Lorsque Raphaëlle, l’héroïne, décide d’occuper un poste de garde-forestière dans les forêts du Kamouraska, elle le fait pour défendre la cause animale, espérant pouvoir agir directement sur le terrain avec l’appui des voies officielles. Mais c’est au coeur du système qu’on est le mieux à même de constater ses failles, et Raphaëlle n’échappe pas aux désillusions. Lorsqu’un braconnier bien connu du coin s’en prend à elle, elle se pose la question des moyens qui sont réellement à sa disposition pour l’empêcher de nuire.
Quelle frontière est-elle prête à franchir? La peur extrême, viscérale, apporte-t-elle la ludicité et le courage nécessaires à notre survie, ou nous aliène-t-elle de notre humanité? Raphaëlle n’est pas en paix avec la décision qu’elle a prise, mais de son point de vue et de celui de ses amis, il n’y a pas d’alternative. Elle nous interpelle, nous prend à parti. Et si elle se glisse dans la peau de l’animal traqué, c’est pour mieux nous confronter à son regard apeuré, à la violence de la réalité, dénonçant notre passivité d’observateur, celle de l’humain qui sait mais qui ne fait rien, qui se contente de regarder et de tourner la tête lorsque la réalité devient trop difficile à appréhender, lorsque le terrain devient trop glissant.
“Le splendide et vaste territoire sauvage qui éblouit les imaginaires des étrangers ou des citadins quand on parle du Canada, du Nord, ou du Kamouraska sera bientôt chose du passé.
Je suis enchaînée à la conviction que je ne peux plus prendre part à la mascarade la conscience tranquille. Je ne peux plus, non plus, en tant que femme, tolérer l’omerta de violence qui règne dans les villages.” (p.288)
J’ai lu Sauvagines le souffle court, retenant ma respiration en même temps que celle de l’héroïne. C’est un roman beaucoup plus sombre et engagé que Encabanée, le premier de l’autrice. Je suis curieuse de voir ce que Bivouac, la troisième installation de ce qui est devenu une trilogie me réserve, même si je ne compte pas le lire tout de suite.
5 avril - Café du matin
Je commence La route de la côte d’Alan Murrin, un premier roman irlandais. Nous sommes au milieu des années 90, et le divorce n’est pas encore légal en Irlande. Le roman débute alors qu’un référendum se prépare sur la question. C’est à la veille de ce moment historique que l’auteur choisit de faire débuter son intrigue, et analyse la condition de la femme de l’époque au travers de trois portraits de femmes aux situations conjugales compliquées.
Colette, poétesse et femme libre, a quitté mari et enfants pour s’enfuir avec un homme marié à Dublin. Aujourd’hui, elle regrette sa décision et revient au village, tentant de renouer avec les siens. Elle n’a pas d’argent et cherche un endroit modeste où se loger. En attendant d’y voir plus clair, elle décide de proposer des cours d’écriture.
Izzy, mariée au maire local, est une femme qui s’ennuie. Son mari refuse qu’elle travaille, alors elle passe son temps à s’inscrire à toutes sortes d’activités pour s’occuper. Aucune ne parvient à retenir son attention bien longtemps, si ce n’est sa passion pour la lecture qu’elle partage avec Brian, le nouveau prêtre progressiste avec qui elle s’est liée d’amitié. Par curiosité pour cette femme aussi admirée que détestée, Izzy décide de s’inscrire aux cours d’écriture proposés par Colette.
Enfin, Dolorès, mère de trois enfants, bientôt quatre, est épuisée. Elle passe son temps à s’occuper de ses enfants, à nettoyer sa maison et à s’affamer pour répondre aux exigences de son mari infidèle. Pour arrondir les fins de mois, le couple loue le petit cottage voisin de leur maison durant l’été. Lorsque Colette débarque un jour pour leur demander de le lui louer, Dolorès accepte à contre-coeur.
7 avril - Café du matin
Je reprends la lecture de l’essai On vous vole votre attention de Johann Hari que j’avais un peu laissé de côté durant le mois de mars. Les essais ne sont pas les meilleurs remèdes aux pannes de lecture, en tout cas en ce qui me concerne. Ce qu’il y a de bien avec le fait de tenir un journal de lecture, c’est que j’ai pu relire mes pages de février, et me remémorer les six premières causes expliquant la perte de notre attention, à savoir :
l’accélération de nos quotidiens, le flux continu d’informations et le mythe du multitasking ;
la fragilité de notre état de flow;
le recul du temps de sommeil;
l’effondrement de la lecture soutenue, par opposition à la lecture rapide et « connectée »;
la perturbation de l’errance de la pensée;
les nouvelles technologies qui ont créé une économie de l’attention, nous la dérobant par la même occasion.
Je reprends ma lecture à la septième cause qui explique en quoi la réponse à fournir à la crise de l’attention que nous connaissons ne peut pas uniquement être une réponse à l’échelle individuelle. C’est-à-dire que même s’il est important de mettre des garde-fous pour préserver et retrouver son attention au quotidien, nous ne pouvons faire face individuellement à une crise qui est sociétale, générée et alimentée par des forces qui dépassent la capacité individuelle d’agir. Cette façon d’aborder le problème est justement l’angle d’approche des grandes entreprises tech qui, pour se dédouaner, proposent certains aménagements pour nous “aider” à mieux contrôler notre consommation de leurs produits. Or, ceux-ci sont conçus justement dans une optique inverse.
Cette approche est qualifiée d’ “optimisme cruel” par Ronald Purser, professeur en management à l’université de San Francisco. Ce concept “consiste, face à un vrai problème d’ampleur dont les causes profondes sont culturelles -, à offrir aux gens une solution individuelle simpliste dans un langage enjoué. Ce concept paraît optimiste, car il vous dit que le problème petu être résolu, et rapidement. Mais en réalité, il est cruel, car la solution proposée est si limitée, et sans prise en compte des causes profondes, qu’elle se soldera par un échec chez la plupart des gens.” (p. 176)
Dans le chapitre suivant, l’auteur poursuit en proposant certaines pistes d’évolution, comme celle de reconnaître les réseaux sociaux comme un service d’utilité publique, pour qu’ils soient gérés comme une entreprise publique, mais séparée du gouvernement. Il prend le modèle de la BBC comme exemple, une entreprise détenue et financée par et pour la population britannique et qui est aujourd’hui l’organisation médiatique la plus respectée au monde (selon l’auteur, p.185). Il poursuit en imaginant quels changements cette approche pourrait générer : limiter les notifications, supprimer le scroll infini, travailler sur les effets radicalisants de certains moteurs de recherche, mettre en place un système encourageant à voir ses amis “en vrai” plutôt qu’à travers un écran, ralentir la consultation d’un réseau social lorsqu’on a franchi la durée maximale journalière indiquée lors de notre inscription,... (pp. 185-187)
Tout cela montre qu’il y a effectivement des solutions pour nous limiter dans notre consommation, mais pour cela, il faut d’abord interdire le capitalisme de surveillance…
8 avril - Café du matin
Pour m’accompagner le soir le temps de quelques pages avant de dormir, j’ai choisi de relire Miss Buncle’s Book de D.E. Stevenson, une comédie anglaise vintage publiée dans les années 30. Je l’ai lue il y a quelques années et je l’avais adorée. En relisant les premières pages hier soir, je me suis immédiatement rappelé pourquoi :
“In the village of Silverstream (which lay further down the valley), the bakery woke up first, for there were the breakfast rolls to be made and baked. Mrs Goldsmith saw to the details of the bakery herself and prided herself upon the punctuality of her deliveries. She bustled round, wakening her daughters with small ceremony, kneading the dough for the rolls, directing the stoking of the ovens, and listening with one ear for the arrival of Tommy Hobday who delivered the rolls to Silverstream before he went to school.
(...) Colonel Weatherhead (retired) was one of her best customers and he was an early breakfaster. He lived in a gray stone house down near the bridge - The Bridge House - just opposite to Mrs Bold at Cozy Neuk. Mrs Bold was a widow. She had nothing to drag her out of bed in the morning, and, therefore, like a sensible woman, she breakfasted late. It was inconvenient from the point of view of breakfast rolls that two such near neighbors should want their rolls at different hours.” (pp.1-2)
Absolument délicieux, et pas uniquement du point de vue des breakfast rolls ! Le roman devrait normalement arriver en français l’année prochaine.
9 avril - infusion du soir
J’ai lu le premier tiers de “La route de la côte”. Ce qui me marque le plus jusqu’ici dans ma lecture, c’est la manière dont l’auteur contraste les tourments intérieurs des personnages avec le caractère idyllique des lieux dans lesquels se déroule l’intrigue. Le petit village en bord de mer, la communauté locale, le bruit de la mer, le cottage que Colette voit comme son refuge mais qui évolue peu à peu en autre chose… Un lieu de solitude bien plus que de liberté, et la pente qui y mène nous fait davantage penser à une chute imminente qu’à une reconstruction.
Les apparences triomphent au détriment des émotions qui asphyxient et gangrènent les relations de l’intérieur, ne touchant pas uniquement les femmes, mais les enfants aussi.
Les maris (et l’Eglise) se rattachent à ce qu’ils peuvent pour exprimer leur autorité, garder le contrôle, et réaffirmer leur position dominante dans ce monde qui évolue. Les personnages semblent tellement réels, guidés par leurs imperfections, leurs incohérences, leur incapacité à agir. Qu’est-ce que la liberté, qu’est-ce qu’elle signifie?
Izzy écrit : ”Sur sa tombe était écrit / Elle est morte inaccomplie” (p.106)
L’âpreté qui s’en dégage en fait sans aucun doute un roman irlandais.
11 avril - fin de journée
On vous vole votre attention (suite).
Huitième cause : la hausse constante du stress au cours des dernières années et l’état d’hypervigilance qu’il provoque sont eux aussi responsables de la diminution de notre capacité à nous concentrer. Lorsque nous sommes en hypervigilance, nos sens sont en alerte comme si nous nous trouvions en situation de danger. Notre attention est alors détournée du moment présent pour déceler le moindre changement dans l’environnement direct susceptible d’annoncer un “danger”. Le stress peut provenir de différentes sources : stress financier, médical ou encore lié à l’environnement (professionnel, familial, émotionnel,...). Cet état nous pousse à chercher des sources de distractions et c’est là qu’entrent en jeu les nouvelles technologies et leurs propriétés addictives.
L’auteur poursuit en fournissant quelques exemples d’entreprises qui ont souhaité revoir leur mode de fonctionnement afin d’inverser la tendance de l’accélération et de l’épuisement (p.215) en diminuant par exemple le temps de travail d’un temps plein sans perte de salaire. Les constats faits dans le cadre de ces expériences sont interpellants et invitent à repenser la manière dont nous travaillons dans sa globalité :
“Beaucoup d’entre nous se sont construit une identité autour du travail jusqu’à l’épuisement. Nous appelons ça le succès. Dans une culture fondée sur l’accélération constante, il est difficile de ralentir, et beaucoup d’entre nous peuvent se sentir coupables de le faire. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est essentiel que nous avancions tous ensemble - que le changement soit sociétal et structurel.” (p.223)
“Si vous êtes fortuné et que vous n’avez pas besoin de travailler, vos pouvez certainement mettre en place ces changements dès maintenant. Mais pour nous autres, c’est par la lutte collective qu’il faudra passer pour réclamer le temps et l’espace qui nous ont été arrachés - et qui nous permettront enfin de nous reposer, de dormir et de réparer notre attention.” (p.227)
Ce dernier passage fait écho à ce que disait Gabrielle Filteau-Chiba dans l’une de ses dernières interviews que j’ai déjà évoquée : « C'est ça la décroissance, dormir plus, lire beaucoup, faire l'amour, marcher. »Décroissons.
Neuvième et dixième cause que l’auteur relie ensemble : notre alimentation de mauvaise qualité et l’augmentation de la pollution.
Notre alimentation, composée de produits transformés voire ultra-transformés, et souvent riche en sucres provoque des hausses et des baisses d’énergie répétées, n’apporte pas les nutriments dont nos cerveaux ont besoin pour fonctionner valablement et contiennent des additifs chimiques perturbateurs.
Comme le souligne l’auteur, il s’agit là d’un problème structurel, car nous nous approvisionnons tous au supermarché qui “regorgent d’aliments transformés à prix cassés” (...) Depuis bien longtemps, sans que nous en ayons conscience, ils (les experts marketing) ont tout fait pour nous inciter à associer la malbouffe à des émotions positives.” (p.237)
Tout comme une mauvaise alimentation, la présence de substances chimiques dans l’air joue elle aussi un rôle néfaste sur notre santé et notre capacité à nous concentrer. Dans le cadre de ses recherches, l’auteur a rencontré une chercheuse ayant travaillé depuis près de vingt ans sur l’impact toxique des produits chimiques auxquels nous sommes exposés sur le développement des foetus et des bébés. En 2012, elle alertait déjà “sur le fait que tous les enfants naissent aujourd’hui “précontaminés” par un “cocktail toxique” (p.245). Cet état des lieux est effrayant.
16 avril - Café du matin
Hier soir, je suis rentrée à la maison après quatre jours passés à explorer Amsterdam. J’avais bien entendu repéré plusieurs librairies à visiter lors de ces quatre jours. Deux librairies anglophones : The American Book Center ainsi qu’une antenne de la chaîne anglaise Waterstones.
J’ai particulièrement aimé The American Book Center pour la richesse de son fonds, mais aussi parce que cette librairie fut un véritable refuge au milieu de l’effervescence touristique, à tel point que nous y sommes retournés deux fois durant notre séjour. Lorsque j’ai besoin d’un moment calme et d’apaisement en voyage, c’est toujours vers les librairies que je me dirige. Dans celle-ci s’y trouvait également un petit café, agencé très simplement au fond du premier étage de la librairie. Y a-t-il quelque chose de plus réconfortant qu’un café de librairie ? Celui-ci était accueillant sans être particulièrement photogénique, tenu par un barista au profil suffisamment original pour qu’on s’en souvienne quelques jours après, mais très éloigné des clichés habituels des grandes villes. J’y ai trouvé une certaine authenticité, celle d’un lieu existant bien avant les réseaux sociaux et peu soucieux de s’inscrire dans les tendances. C’est ce qui m’a particulièrement plu dans cet endroit, et m’a offert une pause bienvenue dans l’ambiance so trendy de la ville.
Peut-être devrais-je renommer mon Substack “Bookshop Café” ?
J’ai beaucoup aimé découvrir et feuilleter les éditions américaines dont j’aime la souplesse et le format, légèrement plus grand. En explorant les rayons, je suis tombée sur une édition de A room with a view d’E.M. Forster introduit par Sarah Winman dont j’avais adoré le roman Still life. Ces romans se déroulent tous deux à Florence, et j’ai aimé me replonger dans le roman de Forster lu l’année dernière, m’en remémorer quelques passages grâce à la lecture qu’en fait l’autrice dans son introduction. C’est toujours fascinant de découvrir les liens entretenus entre auteurs et certains classiques de la littérature.
La visite de la librairie Waterstones était elle aussi sympathique, mais moins marquante. La librairie a plus ou moins la même offre que son antenne bruxelloise à laquelle je rends régulièrement visite. Nous avons également visité deux autres librairies qui étaient des librairies néerlandophones, Athenaneum et Scheltema. J’y ai donc forcément trouvé moins grand intérêt, même si découvrir des librairies locales reste l’une des attractions que je préfère lorsque je visite une ville. Scheltema avait par ailleurs un chouette café elle-aussi, de la jolie papeterie et accessoires de lecture, ainsi qu’une section anglophone plus ou moins équivalente à celle qu’on peut trouver dans certaines de nos grandes librairies francophones.
Dans mes valises, j’ai emmené :
All Fours de Miranda July
The Safe Keep de Yael van der Wouden
Street Haunting de Virginia Woolf
Spring de Michael Morpurgo
The literary almanac de Francesca Beauman
Un extrait à propos du mois d’avril issu de l’almanach littéraire que je n’ai pu m’empêcher d’ouvrir le soir-même : “At this point in the calendar year, the weather is a near-constant topic of conversation in the northern hemisphere. It is often comically unpredictable, switching from sunshine to rain in a matter of minutes and catching you without your raincoat so that you get drenched right away, leaving you feeling cleansed, refreshed and lighter in spirit.” (p.53)
Cela m’a donné très envie d’écrire mon propre almanach littéraire (de façon moins aboutie, bien entendu), et de le partager sur Substack au fil des mois. Une idée que je laisse mûrir doucement pour l’année prochaine.
16 avril - fin d’après-midi
J’ai commencé Spring de Michael Morpurgo. Enchanteur. Le récit est écrit sous forme de mémoires, ce qui me plaît énormément. L’auteur nous livre ses observations sur l’arrivée du printemps dans la campagne anglaise du Devon. Lui et sa femme vivent dans une ferme depuis de nombreuses années et s’émerveillent chaque année du spectacle offert par la nature au printemps, une saison toujours très attendue de tous après des hivers souvent longs et humides.
C’était d’ailleurs amusant de lire la pointe de jalousie éprouvée par l’auteur lors d’un voyage à Londres où, contrairement au Devon, le printemps est déjà arrivé.
“Up in London, where I was recently, there was blossom blooming everywhere in the gardens and in the parks, magnolia, cherry, camellia, all proclaiming to me, as I passed by, how much earlier and at present more glorious they are than their country cousins. But bitterness apart, they were a wondrous sight, the first fully fledged show of blossoms I’ve seen this year. My pangs of envy lingered long, envy that city folk can enjoy their spring already, maybe two weeks ahead of us, while we can still only long for it.” (p.35-36)
Le récit commence alors que l’auteur observe les nombreux oiseaux venant se nourrir aux mangeoires installées dans le jardin. Un spectacle dont je raffole moi aussi. Dans mon petit jardin à l’unique mangeoire, les visites sont ponctuelles. Mais j’y observe régulièrement plusieurs mésanges, des merles et des perruches, parfois. En hiver, un rouge-gorge me rend visite. Un rouge-gorge, c’est toujours un peu magique, non? Ma maman me dit toujours que ça porte bonheur. Chez mes parents, c’est un tout autre spectacle : perruches, grives musiciennes, mésanges, verdiers, pinsons, choucas,... Il y a presque toujours un visiteur à observer, c’est hypnotisant et je pourrais les regarder pendant des heures en laissant mes pensées divaguer.
Quelques extraits :
“The bird feeders are swinging wildly in the wind again this morning, and need filling up. So, I go out to do what has to be done, in my wellies and dressing gown - the birds don’t mind. They are loving the Nyjer seeds and the sunflower hearts, especially the goldfinches. And - do not whisper it to the blue tits - the goldfinches are the stars on our bird feeders. They are the smartest-looking birds in the garden, without question. A glimpse of their gold and scarlet and red is sheer joy. And we have more than glimpses. We have a spectacular show outside our window at breakfast every morning. Wondrous.” (p.9)
“Spring will have arrived, but we will miss our birds.” (p. 10)
“Music is not just food of love, it’s the food of the spirit” (p.21)
18 avril - Pause midi
Un mot sur ma lecture lente et délicieuse de “Miss Buncle’s book” qui m’accompagne tous les soirs. Une lecture toute indiquée pour s’endormir le coeur léger et le sourire aux lèvres.
Le roman raconte l’histoire de Barbara Buncle qui, se trouvant dans une situation financière quelque peu délicate, ne trouve rien de mieux, pour pallier à la situation, que d’écrire un roman. Ce roman, publié sous le pseudonyme de John Smith, chronique le quotidien des habitants d’un petit village anglais sans histoire.
Pour l’écrire, Miss Buncle s’est très largement inspirée de ses voisins. On se doute de la suite… Le roman connaît un succès assez rapide, et arrive entre les mains des habitants de Silverstream qui s’y reconnaissent… ou pas! Ceux dont les portraits sont peu flatteurs crient au scandale et mettent tout en oeuvre pour faire retirer le roman de la vente. Mais qui peut bien se cacher derrière ce nom de plume?
Avec son roman et ses personnages finement observés, Miss Buncle offre à ses voisins un fabuleux miroir d’encre et de papier dans lequel tous ne se regardent pas avec la même facilité. Mais si certains se sentent offensés, d’autres ne manquent pas de s’en inspirer, y trouvant l’élan qui leur manquait pour s’affirmer. Ce qui est certain, c’est que ce roman dans le roman, intitulé Disturber of the peace, n’aurait pu trouver meilleur titre !
19 avril - Café du matin
Ce matin, lecture du dernier numéro de la revue Page des librairies. Je retiens les titres suivants :
Le jardin anglais de Charles Wright. Un roman dans lequel l’auteur entreprend un road trip en Angleterre sur les traces de son père. Dans le résumé, on décèle une certaine importance accordée aux lieux, c’est ce qui a retenu mon attention, outre le fait qu’il se déroule en Angleterre.
Quelque part en mer de Dörte Hansen. L’histoire du roman se passe sur une petite île du côté du Jutland au Danemark. Déserte l’hiver, envahie de touristes l’été. On y suit une fratrie élevée par une mère seule, le rapport de chacun à leur île, leurs aspirations,… Un drame arrive et le roman ressemble peu à peu à un huis clos.
La brigade de Miss Morgan de Janet Skeslien Charles raconte l’histoire de Jessie Carson, une américaine débarquant en France durant la première Guerre Mondiale. Dans le cadre d’un programme d’aide aux régions dévastées, elle y fondera les premières bibliothèques jeunesse en transformant les ambulances en bibliothèques itinérantes.
Dans l’interview reprise dans la revue, l’autrice parle de recherches effectuées sur une dizaine d’années, de la célèbre New York Public Library à la merveilleuse Morgan Library, en passant par le musée franco-américain de Blérancourt. Fascinant. Le premier roman de l’autrice, Une soif de livres et de liberté, raconte l’histoire d’une bibliothécaire résistante. Ce titre me rappelle un roman qui attend sur mes étagères depuis un moment, Belle Greene d’Alexandra Lapierre qui évoque lui aussi la Morgan Library.
Les bien aimés d’Ann Napolitano, un roman page turner déjà très populaire Outre-Atlantique dont l’intrigue repose sur l’évolution d’une dynamique familiale composée de quatre soeurs lorsque l’une d’entre elles rencontre un jeune homme “sans famille”.
L’inventaire des rêves de Chimamanda Ngozi Adichie, publié plus de 10 ans après Americanah que j’avais adoré. Dans ce roman, l’autrice explore la douleur et la souffrance inhérentes à la féminité au travers du destin de quatre femmes. Définitivement sur ma liste pour un prochain passage en librairie.
La mort d’une libraire d’Alice Slater me fait de l’oeil depuis sa parution en anglais. Il vient de sortir en poche, c’est peut-être l’occasion de tester ? Ou devrais-je lui préférer la version originale?
Lointains mes mots de Sandrine Revel et Anaële Hermans, une bande-dessinée racontant la reconstruction après un AVC d’une jeune femme amoureuse des mots alors qu’elle réapprend le langage peu à peu. A feuilleter en librairie.
Les enquêtes de Lady Souris - Mystères dans le Finistère de Quentin Girardclos, une bande-dessinée jeunesse qui a tout pour me plaire, à commencer par le style graphique.
Ravie de voir que Cézembre d’Hélène Gestern sort en poche. C’est un roman que j’ai adoré l’année dernière. L’affaire Petit Prince, le nouveau Clémentine Beauvais me tente également, mais j’ai encore des titres de l’autrice qui attendent d’être lus sur mes étagères.
20 avril - moment calme de l’après-midi après une grande promenade avec les chiens
Ce matin, j’ai terminé la rédaction de mon article sur la thématique “Littérature et Jardins”. J’ai pris un immense plaisir à l’écrire, même si, comme toujours, cela m’a pris beaucoup plus de temps que je ne pensais. J’espère qu’il rencontrera son public (spoiler alert : OUI - merci !!).
Je suis ensuite allée me détendre en faisant une longue balade avec les chiens. Et me voilà maintenant confortablement installée, accompagnée d’un café latte, pour découvrir le nouveau numéro du magazine Simple things (la version anglaise). C’est une petite routine que j’essaie de plus en plus d’associer à mes dimanches. Je n’y parviens pas toujours car la rédaction de mes articles me prend souvent une bonne partie de la journée, mais lorsque j’y arrive, ce sont de vrais moments de détente, et j’y trouve énormément d’inspiration pour mes futures créations.
Dans cette édition d’avril, quelques pages sont consacrées à Jane Austen. Il y a notamment un test pour découvrir à quelle sœur Bennet nous ressemblons le plus. Apparemment je suis un mélange entre Jane et Elizabeth, mais quand je lis la description, je pense plutôt me rapprocher de Jane. S’en suivent toute une série de suggestions d’activités à faire en Angleterre, répertoriées selon la personnalité des soeurs Bennett. Un angle d’approche original et ludique. C’est fascinant de prendre connaissance de tous les événements organisés au Royaume-Uni cette année pour fêter le 250e anniversaire de la naissance de l’autrice. J’aurais aimé pouvoir prendre part à certains d’entre eux !
Un peu plus loin dans le magazine, un article sur Helen et James Rebanks, tous deux auteurs de plusieurs récits de nature writing (James Rebanks) ou racontant le quotidien d’une vie à la ferme (Helen Rebanks). En novembre dernier, lors de mon séjour au UK, j’ai acheté The place of tides de l’auteur que je ne connaissais alors pas du tout. J’avais surtout été attirée à ce moment-là par les lieux : une île en Norvège où James Rebanks a passé trois mois à construire des nids pour des oiseaux en compagnie d’une locale septuagénaire.
James Rebanks s’est fait connaître en 2015 avec son livre “Une vie de berger” dans lequel il raconte, comme son nom l’indique, son quotidien de berger dans l’Angleterre d’aujourd’hui. Je suis aussi assez intriguée par les mémoires de sa femme, Helen Rebanks, The farmer’s wife : my life in days dans lequel elle raconte son quotidien et remonte les générations pour retracer le rôle primordial de femme de fermier dans l’équilibre de la vie à la ferme. Elle y parle également de l’importance de se nourrir de produits non transformés, et de préserver les entreprises agricoles. L’article était vraiment très intéressant.
“Plants need time to grow, time to flower, time to set seed and time to recuperate. People are the same. We cant’ push our bodies and minds to the max all the time. We need periods where things are slower and quieter, particularly as creative people. Sometimes we just need to stare out of the window or take a walk and let things mull.”
21 avril - Soirée
Terminé ce matin, La route de la côte d’Alan Murrin. Une lecture bouleversante à l’intrigue de plus en plus prenante à mesure qu’on avance dans le roman. Rien ne nous laissait réellement présager du destin réservé par l’auteur à ses personnages, même si une tension dramatique tenait le récit depuis les premières pages. Comme c’est le cas dans la vraie vie, tout n’est pas bien qui finit bien mais l’évènement final qui cristallise l’intrigue pousse les personnages à s’affirmer, à prendre des décisions qui les bousculent au nom de la vérité. Un premier roman impressionnant, particulièrement dans la finesse avec laquelle l’auteur parvient à dépeindre la complexité des relations entre ses personnages, faites d’un entrelacs de sentiments contradictoires, malmenés par les mentalités écrasantes de l’époque où la question du divorce résonne comme un cri de détresse.
Je trouve ça complètement fou que le divorce n’existe en Irlande que depuis 1996… ne l’oublions pas.
22 avril - Café du matin
Hier j’ai commencé In the Garden -Essays on Nature and growing, un recueil de textes autour du jardin publié par Daunt Books. Le recueil est divisé en quatre parties : The Garden Remembered, The Collective Garden, The Language of the Garden, The Sustainable Garden. Hier, j’ai lu les trois textes composant la première partie.
Dans le premier essai, The gardening eye, Penelope Lively parle de cet oeil bien entraîné que le jardinier développe au fil des ses apprentissages, et qui lui fait observer la nature d’une façon bien différente de celle d’avant avoir mis la main à la terre. Quel est cet arbre? Quelle est cette fleur? Arriverais-je à la faire pousser dans mon jardin? Où puis-je la trouver? Ça m’a fait beaucoup rire, car je dois avouer que je me suis reconnue dans cette évolution.
“Once a gardener, you find yourself offered a whole new dimension of experience, and an insight into the world of things that grow. You not only want to have a got at it yourself, whether you have a window box, a few square yards of basement space, or one of the substantial suburban gardens up and down the land, but you also now have permanent interest and curiosity - you want to see more, know more. You will become a garden visitor, grace of the Yellow Book, the National Trust, the Royal Horticultural Society; you wil learn from or quarrel with, the television gardening pundits; and, most of all, you will be forever needing to find out what that unfamiliar plant is called. Where did it come from? Do I want to grow it?” (pp. 12-13)
Au début de son essai, elle compare également le jardinage à la lecture, et plus particulièrement la manière dont nos goûts s’affirment avec les années au fur et à mesure de nos explorations :
“We made plenty of mistakes. Not that that is a disaster. In gardening, like anything else, you learn your own taste, you discover what you like and do not like, by way of trial and error. We learned that we liked profusion, variety, clematis climbing up old appel trees, snowdrops and leucojums, roses, roses all the way… And much, much else. It occurs to me that discovery of gardening taste has a parallel with discovery of reading taste : as you read, growing up, in adult life, you discover the sort of writing you want, and as you garden you find the plants you want, the way you want them to look, the image of the garden you are trying to create.” (p.5)
Dans le deuxième essai, Coming of age de Nigel Slater, le célèbre chef et écrivain britannique raconte sa première rencontre avec le jardin de sa maison et toutes les évolutions qu’il a connues. Son rejet catégorique de la pelouse ainsi que ses nombreuses déconvenues m’ont fait bien rire. Imaginez un peu les visites nocturnes d’une famille de renards mal intentionnée après avoir passé des heures à entretenir et étoffer votre précieux coin de verdure. Heureusement, grâce aux conseils d’un de ses amis experts, il a réussi à les faire fuir pacifiquement en intégrant dans son jardin quelques plantes bien choisies.
La philosophie derrière la création de son jardin : “I wanted to create a place to think. A green space in which to clear my head in between recipes, or to untangle a knotted sentence (...). I wanted a garden where my imagination could run, where I could make a home for bees, birds, and butterflies and where I could escape to when the house was full of people. A place that would act as both inspiration and sanctuary.” (pp.15-16)
Dans le dernier essai de cette partie, The garden I have in mind, Jamaica Kincaid parle de l’insatisfaction constante du jardinier dont l’esprit ne cesse jamais de partir en quête de la plante qui améliorera son jardin.
“I shall never have the garden I have in my mind, but that for me is the joy of it; certain things can never be realised and so all the more reason to attempt them. A garden, no matter how good it is, must never completely satisfy.” (p.27)
Cet essai est issu de My Garden (book) de l’autrice que j’ai maintenant très envie de lire.
23 avril - Début de soirée
Journée mondiale du livre. Quoi de mieux pour l’honorer qu’un petit passage en librairie?
Je suis restée raisonnable cependant. J’allais surtout pour Les soeurs Field de Dorothy Whipple dont j’attendais la sortie avec impatience.
24 avril - Pause midi
Lecture de l’interview d’Emily Henry par Emma Gannon, publiée sur son Substack dans lequel elle parle de ses habitudes d’écriture, à l’occasion de la sortie de sa nouvelle romance.
Cela me donne envie de lire une autre romance de l’autrice. L’année dernière j’avais adoré Book lovers. Je suis assez tentée de lire People we meet on vacation dont l’adaptation devrait bientôt sortir sur Netflix.
Repéré en ligne aujourd’hui : Days of light de Megan Hunter qui se déroule dans le Londres des années 30, et plus particulièrement autour du groupe Bloomsbury.
25 avril - Fin d’après-midi
On vous vole votre attention (suite et fin).
Onzième cause : la hausse des cas de troubles du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité. Un sujet complexe sur lequel l’auteur apporte un éclairage intéressant, confrontant notamment les points de vue scientifiques assez divergents sur la question. Pour certains, il s’agit d’un problème relevant de l’inné, et inscrit dans les gènes. Pour d’autres, il s’agit d’un problème à relier à l’environnement. L’auteur développe les deux approches, et par le biais de sa réflexion introduit la douzième cause qui est le confinement physique et psychologique de nos enfants. Dans cette dernière partie, l’auteur aborde l’évolution de l’éducation des enfants. En quelques décennies à peine, les enfants ont perdu énormément en autonomie et en liberté et “de nos jours, l’enfance se déroule principalement à l’intérieur” (p.278) et “une mauvaise mère est une mère qui quitte ses enfants des yeux” (p.281). C’est pourtant dans ces moments d’autonomie et de liberté que les enfants apprennent des compétences-clés comme la créativité, le rapport à l’autre, la frustration, la déception (p. 283). L’auteur poursuit en questionnant le bien fondé de nos systèmes scolaires par l’analyse de systèmes alternatifs, parfois extrêmes, mais qui offrent toujours un angle d’approche intéressant sur le sujet.
En conclusion générale, il rappelle que son livre n’est pas un livre de développement personnel et qu’il n’apporte pas de solutions magiques pour pallier à tous les problèmes qu’il identifie. C’est davantage un livre qui a vocation à éveiller notre conscience collective sur le sujet. Il est par ailleurs rendu très accessible par la plume fluide et intime de l’auteur qui y distille de manière pédagogique tant ses constats et anecdotes personnelles, que les résultats de chercheurs et experts. Le tout offre un essai documenté qui explique, avertit et invite à se mobiliser ensemble pour lutter contre cette crise de l’attention. On ne peut que constater que la plupart de ces causes portant atteinte à notre attention découlent directement des dérives de notre société capitaliste. Il est rassurant et frustrant de voir que des solutions existent. L’auteur apporte d’ailleurs systématiquement des pistes d’actions pour changer notre façon de voir les choses, et liste en fin d’ouvrage toutes les associations qui oeuvrent d’une manière ou d’une autre pour lutter contre les différents problèmes soulevés. Mais selon moi, il sera compliqué de réellement faire changer les choses sans une évolution de notre paradigme capitaliste vers quelque chose de plus humaniste. Autrement dit, ce n’est pas pour demain. Mais il faut bien commencer quelque part, et cet essai est un bon moyen de le faire.
Une bonne nouvelle : j’ai appris aujourd’hui que le roman En Caravane d’Elizabeth von Arnim allait être réédité par les éditions Bartillat. C’est un romans de l’autrice qui m’a beaucoup marquée, en raison notamment de son humour très piquant, mais aussi parce que j’ai des souvenirs de lecture parmi les tulipes dans le très beau parc Keukenhof situé près d’Amsterdam. Ma lecture date de 2017, que le temps passe. J’ai relu l’avis que j’avais écrit à l’époque, et il reste inchangé :
Otto von Ottringen, baron de son état, vient de vivre les vacances les plus épouvantables de son existence. Impossible de se souvenir comment l’idée d’une randonnée en caravane dans la campagne anglaise ait un jour pu lui paraître séduisante... Sans aucun doute une idée saugrenue de son épouse Eldegard que le pauvre Otto ne reconnaît plus depuis que celle-ci a foulé le sol anglais. Elle qui était auparavant si docile... Résolu à nous donner sa version des faits, il prend la plume et rédige ses mémoires pour la postérité. Nul doute que ce périple burlesque ait eu raison du “pauvre” Otto… Ce roman est un pur bijou de drôlerie, une satire sociale au mieux de sa forme. Une lecture parfaite pour les beaux jours, à lire avec un cocktail à la main, les yeux rieurs derrière les lunettes de soleil et le sourire moqueur retranché derrière le livre. En caravane fait partie de ces livres qu’on n’a jamais envie de terminer, l’antidote parfait à la morosité! A consommer sans modération !
26 avril - Café du matin
Ce weekend, j’ai décidé que je bullais. Avec un romance d’Emily Henry. J’ai choisi People we meet on vacation.
28 avril - Début de soirée
Reçu aujourd’hui : The Girls' Guide to Hunting and Fishing de Melissa Banks. Un récit d’apprentissage dans le milieu de l’édition new yorkaise de la fin des année 90, raconté avec beaucoup d’humour par une jeune femme au travers d’histoires et anecdotes.
L’édition que j’ai reçue est celle du 25ème anniversaire du livre. Elle est très belle avec ses pages non rognées et sa couverture colorée.
Je n’avais jamais entendu parler de ce livre avant, il s’agit pourtant d’un best-seller du début des années 2000 traduit dans de nombreuses langues. Le résumé m’a fait beaucoup penser à My Salinger year que j’ai lu en début d’année et que j’ai adoré.
29 avril - Pause midi
J’ai terminé People we meet on vacation ce matin, j’ai adoré ! On y fait la rencontre de Poppy alors qu’elle est journaliste voyage et vit à New York, et d’Alex qui quant à lui enseigne dans une petite bourgade d’où ils sont tous deux originaires. Poppy a la bougeotte et est toujours prête pour une nouvelle aventure. Alex est plutôt du genre à préférer rester tranquillement chez lui à lire un livre. Malgré tout, ils sont amis depuis l’université et voyagent ensemble chaque été depuis qu’ils se connaissent. Le roman commence alors qu’ils entament “le voyage de la dernière chance” après ne plus s’être parlé durant un an pour une raison qu’on ignore et qu’on ne découvrira qu’à la fin du roman. Les chapitres alternent entre passé et présent, et en même temps que nous assistons à leur réconciliation, nous remontons les années et les accompagnons dans leurs voyages précédents, découvrant peu à peu leurs histoires respectives et l’évolution de leur amitié.
J’y ai retrouvé tout ce que j’avais aimé dans Book Lovers : l’humour, le décor, le sens de la répartie, l’amour des livres, et la dynamique générale de la relation entre les protagonistes principaux. Ce qui m’a aussi beaucoup plu, c’est l’exploration hors des sentiers battus des Etats-Unis que j’ai trouvée rafraîchissante. A une ou deux exceptions près, les voyages de Poppy et d’Alex n’ont rien de glamour, mais ils débordent de spontanéité et de moments cocasses, Poppy se chargeant toujours de dénicher les bons plans pour optimiser leur maigre budget d’étudiants. Evidemment, tout ne se passe pas toujours comme prévu, mais rien de tel pour se créer des souvenirs.
Lors de ma lecture, je n’ai pas arrêté de penser au film culte Quand Harry rencontre Sally, ça m’a donc fait beaucoup sourire de lire dans les remerciements que c’était effectivement l’une des inspirations de l’autrice. Pas très étonnant car déjà dans Book lovers, on retrouvait de nombreuses références à la pop culture et notamment aux comédies (romantiques) des années 90 - 00 (les meilleures!). Et je pense que c’est l’une des raisons qui fait que j’accroche bien avec les romances d’Emily Henry, c’est parce qu’elle reprend des codes et des références très ancrés dans ma génération (les millenials) et de laquelle elle fait elle-aussi partie. Lorsqu’on lit ses romans, on sent qu’elle les écrit d’abord pour se faire plaisir, et je pense que c’est cette sincérité qui donne à sa plume ce petit plus qui se démarque des autres.
30 avril - Infusion du soir
Bilan du mois :
Livres lus : Sauvagines de Gabrielle Filteau-Chiba, On vous vole votre attention de Johann Hari, La route de la côte d’Alan Murrin People we meet on vacation d’Emily Henry
En cours : Miss Buncle’s book de D.E. Stevenson, Spring de Michael Morpurgo, In the garden - essays on nature and growing,
J’ai acheté beaucoup moins de livres ce mois-ci par rapport au mois dernier, signe d’un retour à la normale.
Merci pour votre lecture!
J’espère que cette édition de journal de lecture vous a plu! Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un nouvel épisode ☺️ En attendant, découvrez les autres éditions par ici !
N’hésitez pas à me laisser un petit ❤️ ou un 💭, c’est toujours un bonheur de vous lire en retour 🙏🏻
Bon dimanche,
Emy x
Mentionnés dans ce journal :
Sauvagines - Gabrielle Filteau-Chiba
La route de la côte - Alan Murrin
On vous vole votre attention - Johann Hari
Miss Buncle’s Book - D.E. Stevenson
A room with a view (Avec vue sur l’Arno) - E.M. Forster
Still life (Là où l’amour demeure) - Sarah Winman
All Fours (A quatre pattes) - Miranda July
The Safe Keep - Yael van der Wouden
Street Haunting (Londres) - Virginia Woolf
Spring : the story of a season - Michael Morpurgo
The literary almanach - Francesca Beauman
Page des libraires - Magazine
Le jardin anglais - Charles Wright
Quelque part en mer - Dörte Hansen
La brigade de Miss Morgan - Janet Skeslien Charles
Belle Greene - Alexandra Lapierre
Les bien aimés - Ann Napolitano
L’inventaire des rêves - Chimamanda Ngozi Adichie
Americanah - Chimamanda Ngozi Adichie
La mort d’une libraire - Alice Slater
Lointains mes mots - Sandrine Revel et Anaële Hermans
Les enquêtes de Lady Souris et Jimmy Tigré - Mystères dans le Finistère - Quentin Girardclos
Cézembre - Hélène Gestern
L’affaire Petit Prince - Clémentine Beauvais
Un jardin dans ma bibliothèque - Un de mes derniers post Substack
Simple Things (UK) - Magazine
The place of tides- James Rebanks
Une vie de berger - James Rebanks
In the Garden, essays on Nature and growing - Daunt Books
My garden (book) - Jamaica Kincaid
Les soeurs Field - Dorothy Whipple
Days of light - Megan Hunter
How Emily Henry writes - Interview par Emma Gannon (The Hyphen)
Book lovers - Emily Henry
People we meet on vacation - Emily Henry
Quand Harry rencontre Sally - Film (1989)
En Caravane - Elizabeth Von Arnim
The Girls' Guide to Hunting and Fishing (Manuel de chasse et de pêche à l’usage des filles) - Melissa Banks
My Salinger year (Mon année Salinger) - Joanna Rakoff / Journal de lecture de janvier








J’aime cette façon de lire le livre d’une certaine façon à travers tes pensées ! Cela donne des idées !
J’ai vraiment eu beaucoup de plaisir à lire ta newsletter d’avril
C’est toujours un moment très agréable 😍pour moi
Une certaine citation m’a fait chaud au cœur au cœur ❤️
à bientôt 😍