#8 Journal de lecture - Janvier 2025
Mon quotidien de lectrice durant le mois de janvier, entre lectures, réflexions et passages en librairie
Chers lecteurs,
Je vous retrouve aujourd’hui avec mon journal de lecture de janvier. Je vous recommande de découvrir ce post lorsque vous avez un peu de temps devant vous, et de vous munir d’un gros mug de la boisson chaude de votre choix pour accompagner votre lecture ☺️
Vu la longueur, il est possible que tout ne s’affiche pas dans votre boîte mail, n’hésitez pas à la lire dans votre navigateur ou sur l’application Substack.
Mon journal de lecture précédent, partie 1 et partie 2.
1er janvier
En ce premier jour de l’année, j’aimerais prendre quelques instants pour repenser à mon année de lecture, et poser quelques intentions pour 2025.
Mon année de lecture
2024 a été une bonne année lecture. J’ai adoré de nombreux titres comme “Le bazar Namiya” de Keigo Higashino, le tome 3 des Mémoires de la forêt de Mickaël Brun-Arnaud, mon préféré jusqu’ici, “22.11.1963” de Stephen King, “Sur l’île” d’Elizabeth O’Connor, ou encore “Cézembre” d’Hélène Gestern dont je suis tombée sous le charme en fin d’année.
Il y a eu aussi “Une année à la campagne” de Sue Hubbell, “La librairie Morisaki” de Satoshi Yagisawa, “The agency for Scandal” de Laura Wood, “The librarian” de Sally Vickers, et le premier volet de la trilogie de Corfou de Gerald Durrell, “Ma famille et autres animaux”. Des lectures très différentes dont j’ai aimé chaque minute.
Du côté des classiques, j’ai lu “Avec vue sur l’Arno” d’E.M. Forster, une petite merveille. Il y a aussi eu “Anne de Redmond”, le tome 3 de la série de Lucy Maud Montgomery que j’ai beaucoup aimé. Des romans “vintage” : “Illyrian Spring” d’Ann Bridge, “The making of a marchioness” de Frances Hodgson Burnett, “Un été en montagne” d’Elizabeth von Arnim. Si je pense à 2024, je pense aussi aux bons moments passés à lire de la cosy fantasy, avec “Légendes et Latte” de Travis Baldree, “L’encyclopédie féérique d’Emily Wilde” d’Heather Fawcett, “Rewitched” de Lucy Jane Wood, ou encore “The Spell Shop” de Sarah Beth Durst. Parfait pour se détendre, tout comme “Book Lovers” d’Emily Henry, ma première rencontre avec l’autrice, et certainement pas la dernière.
Mes intentions pour 2025
Lire à mon rythme, et me détacher de la pression de vitesse que je peux parfois ressentir face aux nouvelles sorties, face à toutes mes envies de lectures, et à tous les livres qui attendent sur mes étagères, mais aussi face à la performance du chiffre qui est très présente en ligne.
Lire de manière plus intuitive, laisser mes lectures me guider vers d’autres, découvrir plusieurs livres d’un même auteur ou d’une même collection, me laisser porter par le fil qui relie certains livres à d’autres.
Continuer à tenir ce journal, pour garder une trace de mes lectures et de mes ressentis.
Lire plus de littérature vintage, car c’est un réel bonheur à chaque nouvelle découverte. Je participe d’ailleurs au challenge “Miss Buncle’s book club” lancé par Emjy.
Relire plus souvent. Cette année, j’ai par exemple envie de relire certains romans de Malika Ferdjoukh.
Lire enfin “Mansfield park”pour le 250e anniversaire de la naissance de Jane Austen.
Quelques auteurs que j’aimerais découvrir cette année: Barbara Kingsolver, Donna Tartt, Maeve Binchy, Richard Russo, Anthony Trollope,...
Poursuivre l’oeuvre de Daphne du Maurier, Anne Brontë, Rosamunde Pilcher.
Lire un ou deux recueils de nouvelles.
Lire plus de non fiction : essais, mémoires, art de vivre.
En ce premier jour de l’an, je suis en train de lire : “Stories for Christmas and the festive season” (recueil de nouvelles), “The undoing of Violet Claybourne” d’Emily Critchley et “Murder Party au manoir” (St-Mary Hill 2) de Carine Pitocchi.
2 janvier
J’ai terminé hier “Stories for Christmas and the festive season”. Parmi les dernières nouvelles, ma préférence va à “On Skating” qui m’a fait beaucoup rire. On y suit les aventures d’une femme peu douée en sport et qui décide d’apprendre à patiner sur glace avec une amie. Le texte est très drôle et plein d’autodérision. L’héroïne m’a beaucoup fait penser à Miranda Hart, et à moi-même, je dois bien l’avouer. “Freedom” était aussi assez sympathique à découvrir. “Clap hands, here comes Charlie”, “The pantomime” et “On leavin’ notes” m’ont en revanche moins touchée. Dans l’ensemble, c’était vraiment un chouette recueil que je relirais avec plaisir.
3 janvier
Passage en librairie. Je reviens avec deux graphiques, la bande-dessinée “Invisible” de Brenna Thummler et “Cinq contes” de Posy Simmonds.
Je suis à la moitié de “The undoing of Violet Claybourne”. Un événement bouleversant vient de se produire, je l’attendais, sans savoir quelle forme il prendrait. C’est ce qui va cristalliser les relations entre les différents protagonistes et lier à jamais les soeurs Claybourne à Gillian, l’outsider.
L’intrigue est de plus en plus prenante et pesante. Il n’y a pourtant rien de particulièrement révolutionnaire mais tout est dans l’ambiance et dans le traitement du personnage de Gillian, qui doit faire face à sa culpabilité et aux sentiments contradictoires qu’elle ressent. Gillian est une héroïne effacée, manipulable, qui peut agacer par son incapacité à s’affirmer et faire les bons choix.
4 janvier
J’ai terminé ce matin “Murder party au manoir” de Carine Pitocchi. Il s’agit du tome 2 de la série “cosy mysteries” de Noël se déroulant à St-Mary Hill. Très chouette comédie de Noël, divertissante, drôle, et so british ! Ce fut un plaisir de retrouver les personnages avec lesquels j’avais déjà passé un très bon moment l’année dernière, et j’ai hâte d’être à Noël prochain pour découvrir la suite des aventures de Jo et Lawrie.
5 janvier
Lecture de la bande-dessinée “Abelard” de Régis Hautière et Renaud Dillies. Un petit bijou sur la perte de l’enfance et l’amitié, une histoire tragique mais remplie de poésie. C’est une lecture qui m’a serré le coeur à plusieurs reprises.
Quelques-uns des aphorismes qu’Abélard sort de son chapeau : “Si ce que tu as à dire est moins beau que le silence, alors tais-toi.” ; “Avant d’admettre l’absurde, on épuise toutes les solutions.” ; “La tolérance est la charité de l’intelligence.” ; “La solitude, c’est l’indépendance qui présente sa note.” ; “Ecris tes blessures dans le sable, grave tes joies dans la pierre.” ; “Chaque illusion perdue est une vérité trouvée.” ; “Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme.” ; “L’angoisse est la disposition fondamentale qui nous place face au néant.” ; “Peu de choses consolent celui que peu de choses affligent.” ; “La grande leçon de la vie, c’est que, parfois, ce sont les fous qui ont raison.”
8 janvier
Pour répondre à mon envie de non-fiction, j’ai commencé ce matin “My Salinger year” de Joanna Rakoff. Mon exemplaire est une réédition limitée par la maison d’édition Slightly Foxed, spécialisée dans la publication de mémoires. C’est un bonheur de découvrir ce récit dans un format aussi raffiné et délicieusement vintage que celui-ci. J’ai l’impression de voyager dans le temps. A côté de ma jetée de canapé William Morris, c’est le comble de la sophistication.
Le récit commence en hiver, et précisément au début du mois de janvier. Voilà le genre de coïncidences qui fait partie de mes petits plaisirs de vie de lectrice. Nous sommes en 1996, et l’autrice, Joanna Rakoff vient de décrocher un job d’assistante dans l’une des plus prestigieuses agences littéraires new-yorkaises, celle qui représente notamment Salinger.
J’ai beaucoup aimé le tout début de l’introduction qui nous plonge immédiatement dans l’ambiance :
“There were hundreds of us, thousands of us, carefully dressing in the gray morning light of Brooklyn, Queens, the Lower East Side, leaving our apartments weighed down by tote bags heavy with manuscripts, which we read as we stood in line at the Polish bakery, the Greek deli, the corner diner, waiting to order our coffee, light and sweet, and our Danish, to take on the train, where we would hope for a seat so that we might read more before we arrived at our offices in midtown, Soho, Union Square. We were girls, of course, all of us girls, emerging from the 6 train at Fifty-First Street and walking past the Waldorf-Astoria, the Seagram Building on Park (…)” (p.11)
10 janvier
J’ai terminé “The undoing of Violet Claybourne”. J’ai vraiment beaucoup aimé, malgré la cruauté omniprésente dans le comportement des personnages. Il ne donne certainement pas une image reluisante de l’humanité et montre jusqu’où certaines personnes peuvent aller pour sauver les apparences, quitte à sacrifier leur propre soeur. C’est malsain, pesant, vicieux, cruel, mais c’est aussi très prenant. L’écriture d’Emily Critchley est d’une efficacité redoutable pour installer et entretenir des ambiances et dresser des portraits en n’en disant que très peu. L’intrigue est portée par une héroïne qui n’en est pas vraiment une. Gillian est passive et influençable, ignorant constamment son instinct qui lui crie d’agir. Pour autant, et c’est ce qui est brillant, on éprouve une certaine empathie à son égard, nous retrouvant nous-mêmes emprisonnés au milieu de cette intrigue sans savoir comment en sortir. Un bon roman gothique moderne, parfait pour faire la transition entre les lectures de Noël et celles d’hiver. Je lirai avec plaisir l’autre roman de l’autrice “One puzzling afternoon” dans le courant de l’année.
“In my experience, the past does not readily absorb what we would prefer to forget: our less than fine moments. They are still there, those moments; an unforgivable word said to a loved one, a terrible mistake, a moment of human weakness or cruelty. A cold December morning, a single gunshot, the cry of the crows, followed by sixty years of silence. A terrible splash. We carry these moments with us, these little familiar hauntings, the worst parts of ourselves, and we justify why they occurred because if we did not we would not be able to carry on.” (p.385)
11 janvier
Je commence ce soir “Le cercle des amies” de Maeve Binchy, un beau pavé de 760 pages.
12 janvier
La sortie d’une bande-dessinée de Cati Baur est toujours un évènement pour moi. Je suis son travail depuis que je l’ai découverte avec l’adaptation de “Quatre soeurs” de Malika Ferdjoukh, l’un de mes romans jeunesse préférés.
J’aime son dessin, ses histoires, l’ambiance qui s’en dégage. Son travail est féministe et féminin, et beaucoup de thématiques importantes sont abordées sans être martelées. Ses personnages sont attachants, on s’y reconnait, et c’est à nouveau le cas ici avec Marcie qui traite de “l’invisibilisation” des femmes d’âge moyen. L’intrigue se construit autour d’une enquête alors que Marcie décide de rejoindre un bureau de détectives parisien. Entre enquêter sur des vols de chiens et enquêter sur un meurtre, il n’y a qu’un pas, et voilà que Marcie se retrouve à New-York (la cerise sur le gâteau). La relation mère-fille occupe une place importante dans le récit et le duo est tout simplement génial. C’est rafraîchissant d’avoir ce genre de relation au coeur d’une intrigue, sans que ça n’en soit le sujet, ni source de complications. J’ai maintenant envie de relire “Pisse-mémé” que j’avais adoré aussi lors de sa sortie il y a environ deux ans.


14 janvier
J’ai lu une cinquantaine de pages dans “My salinger year”. C’est un régal. Je me délecte de chaque page pour l’ambiance, le sujet, l’héroïne qui débute sa carrière dans le monde littéraire et découvre par la même occasion la vie new yorkaise. L’ambiance des bureaux de l’agence littéraire dans laquelle elle travaille est délicieusement surannée. Les ordinateurs n’ont pas encore remplacé les machines à écrire et notre héroïne tape tant de lettres sur sa machine à écrire qu’elle en rêve la nuit. On sent une réticence de l’agence par rapport à la technologie, et on ne peut qu’approuver quand on sait aujourd’hui le rapport qu’on entretient avec celle-ci. C’est une lecture qui me donne l’impression d’être tombée dans une faille temporelle immuable. J’aimerais en faire un point fixe du temps, et continuer à y vivre indéfiniment. Salinger est omniprésent, et plane sur le quotidien de chacun, tel un dieu vivant. L’écriture est par ailleurs excellente.
Cette lecture me donne envie de relire Helen Hanff (84 Charing cross road, La duchesse de Bloomsbury Street et Letter from New York). Mais aussi Le lys de Brooklyn de Betty Smith, mon livre préféré dont l’héroïne a donné son nom à Francie. Devrais-je me créer une niche “New York” dans ma bibliothèque ?
16 janvier
Le soir, je lis “Le cercle des amies” de Maeve Binchy. J’en suis plus ou moins au tiers, et ça me plait énormément. J’adore l’ambiance du roman, enveloppante, qui prend le temps de s’installer, et de nous présenter tous les personnages qui apparaissent au fil des pages.
Les personnages féminins sont intéressants et complexes, en recherche d’émancipation dans une Irlande encore très religieuse. Si l’écriture peut sembler simple à la lecture, l’ensemble forme une fine dépiction des relations humaines et de l’amitié.
18 janvier
Je ne peux plus m’arrêter de lire “My Salinger year”, et en même temps, je voudrais ne jamais le terminer. C’est tout ce que j’aime.
“Was it possible that Don was right? That the world perceived me in a manner entirely different from how I perceived myself? Was it possible, too, that one could be complicated, intellectual, awake to the world, that one could be an artist, and also be rosy and filled with light? Was it possible that one could be all those things and also be happy?” (p156)
Un passage sur les endroits secrets de New York au sein du Waldorf :
“The escalator dropped me in a hallway, carpeted in a pattern of dark red and gold, punctuated by large potted plants. I paused for a moment, unsure of where to go. If I walked straight, through the archway in front of me, surely I’d eventually reach the west side of the building, the main entrance, then walk a block over to my office on Madison. But before I made it through the archway, I noticed a tiny, dim storefront on my left: an antiquarian bookshop. My breath caught with delight. I had stayed at hotels of this sort as a child, with my parents: the King David in Tel Aviv; The Breakers in Palm Beach; Brown’s in Denver. Before dinner, my mother and I would browse in the lobby shops, trying on sunglasses and pendants and scarves. Of course, I thought, a grand hotel in New York - the cultural capital of the country - would have a bookshop.” (pp.158-159)
Auteurs cités : Mary Gaitskill (Veronica), Kelly Dwyer, Alison Lurie, Judy Blume (Summer Sisters), Mélanie Thernstrom, Jim Carroll, Richard Bausch…
Après quelques recherches sur l’autrice, j’ai vu qu’elle publiait régulièrement une chronique littéraire sur le Substack de Jane Ratcliffe. Elle a notamment contribué à un recueil d’essais édité par Ann Hood sur la série Gilmore Girls : “Life’s short, talk fast. 15 writers on why we can’t stop watching Gilmore Girls”. Cela fait un moment maintenant que je réfléchis à écrire, un jour, un post sur mon rapport à la série que j’ai, pour ma part, découverte il y a plus de 18 ans, et qui a énormément participé à ma construction.
20 janvier
Je suis toujours plongée dans “Le cercle des amies” que j’aime énormément. Maeve Binchy est vraiment très douée pour rendre compte de la dynamique des relations entre les personnages, et plus particulièrement, la complexité de l’amitié féminine. Par plusieurs aspects, cette lecture me fait penser à “Anne de Redmond” de Lucy Maud Montgomery, lorsque Anne est à l’université.
22 janvier
Je viens de lire une expression qui me plait beaucoup dans “My Salinger year” : « taking reading days » (p218). J’adore l’idée de prendre des “jours de lecture” comme on prendrait des jours de congé. Ca devrait être obligatoire dans la société dans laquelle nous vivons. Ou des jours sans écrans. En voilà un programme politique tout trouvé.
23 janvier
J’ai terminé “My Salinger year”. J’ai tellement adoré que je pourrais le relire tout de suite. C’est bien dommage qu’il ne soit plus édité en français. Ces mémoires se lisent comme un roman d’apprentissage avec New York et sa scène littéraire des années 90 en toile de fond, une recette qui me donne des frissons de plaisir rien que d’y penser.
“For my boss, the Agency was not just a business, it was a way of life, a culture, a community, a home. It had more in common with an Ivy League secret society or - though it would take me time to see the extent of this - a religion, with its practices defined and its gods to worship, Salinger being the first and foremost; Fitzgerald as a sort of demigod ; Dylan Thomas, Faulkner, Langston Hughes, and Agatha Christie, lesser deities. The agents, of course, were mere priests, there to serve the gods, which meant that they were interchangeable.” (p.119-120)
Forcément, ma lecture me donne envie de relire “L’attrape-coeurs” de Salinger, mais là tout de suite, je pense lire “Franny & Zooey” du même auteur, que j’ai dans ma pile à lire depuis un bon moment.
25 janvier
J’ai lu deux bandes-dessinées ces derniers jours. Les tons roses et violets semblent être à la mode ces derniers temps. Ce qui n’est pas du tout pour me déplaire.
“La montagne entre nous” de Marcel Shorjian (scénario) et Jeanne Sterkers (dessin) suit le destin de deux femmes ayant grandi dans un petit village de montagne. L’une est partie, l’autre est restée. L’histoire de la BD met en lumière les raisons de ces choix. Une bonne lecture sur la différence et les dégâts que peut provoquer la vie au sein d’un petit village aux moeurs étriquées. J’ai beaucoup aimé la fin qui nous dit qu’en faisant preuve de courage, il n’est jamais trop tard pour se donner une chance d’être heureux.
“Invisible” de Brenna Thummler est le premier tome d’une trilogie déjà publiée aux États-Unis. On y suit l’histoire d’une adolescente qui vient de perdre sa mère, et sur qui repose depuis l’organisation de la vie de famille. Le père est aux abonnés absents, prisonnier de son chagrin, et c’est Marjorie qui doit gérer la laverie familiale en plus de sa vie de collégienne. Remarquée de personne, ou ignorée, Marjorie a l’impression d’être un fantôme. Jusqu’au jour où elle rencontre Wendell, qui lui, est un vrai fantôme… J’ai adoré ce premier tome, tant pour l’histoire que pour le graphisme. Certaines planches sont absolument superbes. J’ai hâte que la suite sorte. L’autrice a également illustré une adaptation en bande-dessinée d’ « Anne of Green Gables ». J’aimerais beaucoup la découvrir aussi.


26 janvier
Passage en librairie en fin d’après-midi. J’ai passé une bonne partie de la journée à travailler sur la rédaction d’un gros dossier pour le travail, alors je vis cette escapade comme une récompense bien méritée. Je suis revenue avec plusieurs titres :
“Mille ans pour aimer” d’Inaba Mayumi. D’elle, j’ai déjà lu “La péninsule aux 24 saisons” que j’avais adoré.
“Le temps d’après”de Jean Hegland - la suite de l’incontournable “Dans la forêt”.
“Le jardin sur la mer” de Mercè Rodoreda - un roman de littérature vintage d’une autrice catalane. J’ai très hâte de découvrir ce titre.
“On vous vole votre attention” de Johann Hari et “Slow productivity” de Cal Newport, deux essais dont les thématiques m’intriguent énormément (repérés chez Géraldine Dormoy).
28 janvier
Je commence “On vous vole votre attention” qui se présente comme une enquête pour identifier et comprendre les raisons de la perte de notre capacité à nous concentrer.
L’essai commence alors que l’auteur entame une retraite de 3 mois durant laquelle il décide de se couper complètement d’internet. A partir de là et avec l’aide de nombreux spécialistes dans différents domaines, il identifie 12 causes du déclin de l’attention auxquelles il tente d’apporter des débuts de solution. Pour lui, si nous pouvons améliorer les choses à l’échelle individuelle, c’est surtout une réponse collective dont on a besoin pour sortir de cette crise qui résulte d’un problème systémique.
Ce matin, j’ai également commencé “Franny & Zooey” de Salinger qui sont deux nouvelles mettant en scène les deux plus jeunes membres de la famille Glass, une famille qui apparaît dans d’autres oeuvres de l’auteur. Dans la première nouvelle, nous faisons la connaissance de Franny alors qu’elle est en proie à une crise existentielle dont on ne connaît pas très bien l’origine. Peut-être est-ce parce que Lane prétend ne pas accorder d’importance à la lettre d’amour qu’elle lui a écrite? Ou est-ce ce livre à la couverture vert pâle qu’elle serre contre sa poitrine ? Franny parle du conformisme, et du fait que même ce qui n’en a pas l’air, en est bel et bien. Remplaçons “bohemian” par “minimalist”, et nous avons une version du texte adaptée à la société actuelle :
“It’s everybody, I mean. Everything everybody does is so - I don’t know - not wrong, or even mean, or even stupid necessarily. But just so tiny and meaningless and - sad-making. And the worst part is, if you go bohemian or something crazy like that, you’re conforming just as much as everybody else, only in a different way” (p.20).
Elle remet également en question le discours de la réussite par la reconnaissance d’autrui, ce qui aujourd’hui est complètement incarné par les réseaux sociaux : “I’m so horribly conditioned to accept everybody else’s values, and just because I like applause and people to rave about me, doesn’t make it right. I’m ashamed of it. I’m sick of it. I’m sick of not having the courage to be an absolute nobody.I’m sick of myself and everybody else that wants to make some kind of a splash” (p.23). Aujourd’hui, Fanny ne démissionnerait plus de la pièce de théâtre dans laquelle elle joue, elle supprimerait plutôt son compte Insta.
31 janvier
Hier soir, j’ai regardé l’adaptation de “My Salinger year” avec Margaret Qualley et Sigourney Weaver. C’est une très belle adaptation, assez fidèle à l’esprit du livre, je l’ai beaucoup aimée. L’esthétique du film est magnifique. Tout comme c’est le cas pour le livre, on a envie d’y vivre.
J’ai trouvé par contre qu’il y manquait peut-être un peu de la profondeur de Joanna, même si je reconnais qu’il est difficile de rendre à l’écran le côté introspectif du récit. J’étais très heureuse d’y retrouver Yanic Truesdale (Michel dans Gilmore Girls) dans le rôle de Max, mais j’aurais aimé voir Joanna s’affirmer en lisant des manuscrits pour lui. La reconnaissance de sa patronne, Margaret, apparaît davantage comme une reconnaissance émotionnelle que personnelle, alors que dans le livre, c’est parce que Joanna parvient à prendre le relais durant l’absence de Margaret que celle-ci lui fait confiance dans le cadre d’une autre mission. Ce qui est excellent dans le film, en revanche, outre les plans de New York (pas assez nombreux à mon goût), c’est la façon dont ils ont rendu Salinger présent.
Dans l’ensemble, c’est une adaptation très réussie qui m’a rendue, tout comme le livre, très nostalgique de cette période encore aux balbutiements de la technologie moderne.
Une belle façon de terminer ce mois de janvier.
Lectures en cours : “Le cercle des amies” de Maeve Binchy, “On vous vole votre attention” de Johann Hari et “Franny & Zooey” de Salinger.
Envies de lectures pour février : “A winter in New York” de Josie Silver, Business as usual de Jane Oliver et Ann Stafford et “Le jardin sur la mer” de Mercè Rodoreda.
Merci pour votre lecture!
J’espère que cette édition de journal de lecture vous a plu! Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour le suivant ☺️ En attendant, d’autres posts seront à découvrir par ici !
N’hésitez pas à me laisser un petit ❤️ ou un 💭, c’est toujours un bonheur de vous lire en retour 🙏🏻
Belle semaine à vous,
Emy x
J’adore Maeve Binchy 🫶 J’ai dévoré « Tara road » récemment !
Si je peux te conseiller un combo vintage / recueil de nouvelles, je suis dans « The garden party » de Katherine Mansfield et c’est très chouette 😉
Oui à la niche New York parmi les étagères !
Je ne savais pas qu'il y avait une suite à Dans la forêt... Ça me laisse pantoise et un peu tremblante. Le premier était si fort, il bousculait tout sur son passage j'ai trouvé. Qu'est-ce qui sera bousculé dans le deuxième ?
J'ai vu et aimé le film My Salinger Year et tu me donnes vraiment envie de lire le livre aussi ! D'autant que je suis également une fan de New York.
Et Franny et Zoey, j'en entends parler tout le temps. Je n'ai jamais tenté mais les citations que tu en donnes m'ont mis l'eau à la bouche. Peut-être que je m'y plongerai.
Merci pour ce journal de lecture 🩵