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La première partie de mon journal de juillet est disponible ici. Pour une lecture plus immersive, tous les titres mentionnés sont listés en fin de post.
19 juillet
Ce matin, je poursuis le premier volume de la trilogie de Corfou. Les Durrell, une famille anglaise excentrique composée de quatre enfants et de leur mère, ont décidé de quitter l’Angleterre pour s’installer en Grèce, sur l’île de Corfou. Leur premier défi est de trouver une maison… avec salle de bains! Une rareté sur l’île apparemment car comme leur à rétorqué leur guide : « Mais, Madame, que voulez-vous faire d’une salle de bains? N’avez-vous pas la mer ? ». Ils trouvent finalement une maison qu’ils surnomment “la villa fraise” :
“La villa était petite et carrée. Toute rose au milieu de son jardin minuscule, elle avait un air de détermination. Les volets lézardés, décolorés par le soleil, avaient pris un ton délicat de vert crémeux. Le jardin était entouré de hautes haies de fuchsias. Les massifs de fleurs, qui formaient des dessins compliqués, étaient bordés de pierres blanches et lisses. Les allées, recouvertes de cailloux blancs, n’étaient guère plus larges que la tête d’un râteau et tournaient laborieusement autour de massifs tantôt ronds, de la grandeur d’un chapeau de paille, tantôt en étoile, en demi-lune ou en triangle, le tout envahi par un fouillis de fleurs retournées à l’état sauvage. Les roses laissaient tomber des pétales aussi grands que des soucoupes, lustrés, sans la moindre ride, couleur de flamme ou d’un blanc lunaire. Pareils à des soleils en miniature, les soucis observaient la course de leur parent dans le ciel. Dans les parties en contrebas, les pensées levaient leurs visages innocents et veloutés et les violettes se cachaient tristement sous leurs feuilles en forme de coeur. Comme pour un carnaval, une bougainvillée luxuriante encadrait le balcon de la façade de ses fleurs pourpres en forme de lanterne. Dans la pénombre des haies de fuchsias, mille fleurs, telles des ballerines, semblaient frissonner d’impatience. L’air était lourd du parfum des fleurs mourantes et plein de l’apaisant et doux murmure des insectes. Dès que nous aperçumes la villa, nous eûmes envie d’y habiter; c’était comme si elle était restée là à nous attendre. Nous avions l’impression d’être arrivés chez nous.” (pp.42-43)
C’est un début de lecture absolument délicieux, et tout indiqué pour l’été.
Soir
J’ai reçu l’ouvrage Secret voices - a year of Women’s diaries édité par Sarah Gristwood et qui, comme son nom l’indique propose pour chaque jour une entrée de journal écrite par une femme, du 1er janvier au 31 décembre.
Il s’agit d’un ouvrage volumineux à découvrir par petites touches. Je ne sais pas si je le commencerai au 1er janvier prochain, ou si je l’entamerai à un autre moment de l’année.
20 juillet
Ma famille et autres animaux me plait énormément. C’est une lecture qui mêle l’humour et les situations familiales cocasses avec des passages merveilleusement bien écrits qui dépeignent l’atmosphère dans laquelle évoluent les personnages. Quel régal.
“Nous prenions le petit-déjeuner dans le jardin, sous les mandariniers. Le ciel était frais et brillant; ce n’était pas encore le bleu ardent de midi mais un bleu clair, opalin et laiteux. Les fleurs étaient encore à demi endormies, les roses froissées par la rosée, les soucis encore refermés. Personne n’était très bavard à cette heure-là. A la fin du repas, sous l’influence du café, des toasts et des oeufs, nous commencions à renaître.” (p.55)
Soir
Après un pique-nique et une balade, doux moment de lecture a l’ombre d’un arbre dans un grand parc. En fond, le son du xylophone, les oiseaux qui chantent. La journée a été chaude, mais un vent léger taquinent les branches du vieux chêne qui nous abritent. J’ai lu quelques chapitres de 22.11.63 de Stephen King sur ma liseuse.
24 juillet
J’ai commencé Un été à la montagne d’Elizabeth von Arnim. Je suis très enthousiaste à l’idée de lire un journal. J’aime beaucoup Elizabeth von Arnim dont j’ai lu plusieurs titres. Le merveilleux Avril enchanté qui reste mon préféré à ce jour, En caravane, extrêmement drôle et ironique, le diptyque plus introspectif nous livrant ses réflexions de femme et de jardinière : Elizabeth et son jardin allemand et L’été solitaire. Ces deux récits sont ses premiers écrits. Il me reste encore de nombreux titres à découvrir, cela me réjouit d’avance.
26 juillet
Je suis de plus en plus sous le charme de Ma famille et autres animaux. Quelle petite merveille. Au fil des chapitres, l’auteur nous raconte le quotidien de sa famille sur l’île de Corfou après y avoir déménagé sur un coup de tête.
Gerald, ou Gerry dans le récit, est passionné par la nature et tous les animaux qui l’entourent. Entre les tortues, scorpions, libellules, Ulysse le hibou, Alecko le goéland à dos noir… tout intéresse notre jeune scientifique et son chien Roger, premier assistant, peu importe tout le chaos que cette ménagerie éclectique (et dangereuse… imaginez un scorpion rangé dans une boîte d’allumettes!) cause autour de lui. A cela s’ajoutent les excentricités de chacun des membres de la famille. Le tout est un régal absolu.
Les Durrell déménagent et quittent la villa fraise ! Pour la seule et unique raison que Lawrence, l’aîné (et également écrivain) a invité trop de monde à venir passer du temps chez eux. La villa fraise est trop petite. La réponse la plus logique est donc de déménager…! J’aime toutes les descriptions des lieux, particulièrement celles des maisons, comme celle de la villa jonquille :
“La nouvelle villa, demeure vénitienne haute et carrée avec des murs d’un jonquille délavé, des volets verts et un toit rouge brique, était immense. Elle surplombait la mer et était entourée d’oliveraies peu soignées et de silencieux vergers de citronniers et d’orangers. Toute la propriété avait un air de désuétude et de mélancolie. La maison, avec ses murs crevassés et écaillés, était composée de vastes pièces où la voix faisait écho; les terrasses, où s’entassaient les feuilles mortes de l’an passé, étaient si envahies par les pampres et les plantes grimpantes qu’elles plongeaient le rez-de-chaussée dans un perpétuel crépuscule. Un petit jardin encaissé longeait un côté de la maison; sa grille de fer forgé était mangée par la rouille; les roses, les anémones et les géraniums croissaient jusque dans les allées couvertes de mauvaises herbes et les mandariniers, à l’abandon, étaient si lourdement chargés de fleurs que leur parfum était presque intolérable. Dans les vergers avoisinants, le silence n’était rompu que par le bourdonnement des abeilles, ou l’éclat d’une querelle d’oiseaux dans le feuillage. La maison et la terre se mouraient doucement, tristement, oubliées par la colline, au dessus de la mer brillante et des sombres falaises rongées de l’Albanie.” (p. 123)
31 juillet
Il y a quelques jours, je suis passée en librairie. Je suis revenue avec trois livres:
Les infortunes d’Alice de Barbara Comyns, un titre de littérature “vintage” britannique, cette littérature oubliée du 20e que j’aime particulièrement (et à laquelle j’associe d’ailleurs Elizabeth von Arnim). Celui-ci a été publié initialement en 1959, il vient d’être réédité en poche.
Les forêts de Waldenstein de Stéphanie Héaume, une lecture pour cet automne, à l’approche d’Halloween.
L’affaire Rachel de Caroline O’Donoghue qui suit la vie d’un couple de libraires dans l’Irlande des années 2010.
Liste des livres mentionnés :
Ma famille et autres animaux - Gerald Durrell (1er tome de la trilogie de Corfou)
Secret voices - a year of Women’s diaries” édité par Sarah Gristwood
Elizabeth et son jardin allemand et L’été solitaire - Elizabeth von Arnim
Merci pour ce partage !