La semaine dernière, je me suis amusée à composer ma pile à lire de printemps, mais avant de la partager avec vous, je souhaitais parler rapidement des livres qui ont rythmé mon hiver. En termes de lectures, ce fut un excellent début d’année. J’ai beaucoup lu malgré une charge de travail importante, et la création de deux nouvelles collections pour la boutique. Cela tient dans le fait que j’ai eu à cœur de commencer l’année en privilégiant la lecture à d’autres divertissements dès que j’en avais l’occasion. Ça m’a fait beaucoup de bien, et j’espère continuer sur cette lancée.
Comme il s’agit d’un post récapitulatif, je serai très brève sur mes ressentis. Si vous êtes intrigués et souhaitez plus d’informations, vous pouvez cliquer sur chaque titre qui vous renverra vers sa page Babelio.
J’ai commencé l’année avec une nouvelle de Mary-Elizabeth Braddon, La bonne Lady Ducayne qui flirte avec le gothique et le vampirisme. C’est un texte qui m’a beaucoup plu. Je vous la recommande si vous cherchez quelque chose pour ajouter un peu de mystère à une soirée d’hiver (ou d’automne!).
Si en revanche, vous cherchez une lecture plutôt réconfortante, je peux vous conseiller La librairie Morisaki de Satoshi Yagisawa mais également Légendes et Lattes de Travis Baldree. Deux romans très différents mais qui apportent tous deux leur lot de douceur. L’un raconte l’histoire d’une jeune femme qui se reconstruit en se réfugiant dans la librairie de son oncle, et l’autre relate les aventures d’une orcque mercenaire qui a décidé de raccrocher son épée pour ouvrir un café dans une petite ville. Ce sont deux romans que je relirais volontiers dans quelques années.
C’est aussi le cas de la série Anne de Lucy Maud Montgomery. J’ai lu Anne et la maison aux pignons verts il y a des années. A l’époque, il était très compliqué de se procurer la série, et je m’étais arrêtée au premier tome. Avec les magnifiques rééditions de Monsieur Toussaint Louverture, j’ai relu le premier tome et poursuit petit à petit la série. Cet hiver, j’ai lu le troisième tome, Anne de Redmond. Je l’ai adoré. Ce fut un plaisir de suivre Anne à l’université, de la voir grandir et mûrir. Lucy Maud Montgomery a un don inégalable pour décrire les lieux et leurs atmosphères, ils ont toujours tellement plus de saveur dans les yeux d’Anne ! J’ai déjà hâte de me plonger dans la suite.
Mon premier coup de coeur de l’année fut pour le tome 3 des Mémoires de la forêt, L’esprit de l’hiver de Mickaël Brun-Arnaud et illustré par Sanoe. C’est une série qui monte crescendo, je trouve chaque tome meilleur que le précédent. Celui-ci m’a énormément émue et j’ai été complètement surprise et emportée par l’histoire qui se passe en grande partie dans un train ! Une merveilleuse série qui mérite totalement sa popularité !
Les éditions Cambourakis ont commencé à republier l’oeuvre de May Sinclair, une autrice anglaise à cheval entre le 19e et le 20e siècle. Vous ne le savez sans doute pas, mais découvrir des romans “vintage” d’autrices (anglaises) est un de mes grands bonheurs de lectrice. J’en ai moins lus ces derniers temps mais la lecture de Vie et mort d’Harriet Frean m’encourage à faire attention d’en intercaler régulièrement dans mes lectures. Les éditions Cambourakis ont par ailleurs publié un deuxième roman de l’autrice qui trône déjà fièrement sur mes étagères.
En parlant d’étagères, j’ai été particulièrement heureuse de sortir un livre qui était dans ma pile à lire depuis au moins une décennie ! Il s’agit des Maîtres de Glenmarkie de Jean-Pierre Ohl, un roman plein de mystères qui nous emmène sur les traces d’un écrivain écossais fantasque, d’un manoir délabré, d’un secrétaire aux tiroirs recelant de secrets, d’un trésor perdu… le tout en compagnie d’une jeune femme aspirant à l’écriture et d’un prêtre reconverti en libraire. Ce fut une excellente lecture, plutôt originale, dans une écriture élégante et maîtrisée.
Mais toutes les lectures ne peuvent pas être des réussites, et j’ai connu aussi deux déceptions qui se sont en plus suivies de peu. Il s’agit de Du thé pour les fantômes de Chris Vuklisevic de et La saison des disparus de Mathieu Sylvander. J’ai adoré la première partie du Thé pour les fantômes dont je trouvais l’intrigue originale, particulièrement tout le folklore autour du thé. Mais j’ai totalement perdu mon intérêt pour l’histoire dans la deuxième partie du roman que j’ai trouvée un peu brouillon, avec des éléments trop originaux pour que je continue à y croire.
La saison des disparus fut quant à elle une lecture plaisante dans l’ensemble et je pense avoir été déçue pour des raisons qui ont trait à des goûts tout à fait personnels. Je ne suis pas très friande des romans d’aventures où il y a beaucoup d’actions. La description de celles-ci m’ennuie très rapidement et c’est malheureusement ce qui s’est passé pour ce roman. La première partie m’a complètement séduite, j’ai adoré apprendre à connaître les personnages et découvrir avec eux ce que réservait la très courue Season londonienne aux sœurs Morwood fraîchement débarquées du Lincolnshire. L’humour est omniprésent durant cette première partie et c’est un régal. La deuxième partie du roman est quant à elle davantage centrée sur la résolution de l’intrigue des disparitions d’enfants. Les personnages vont au viennent, partent à la rescousse de, échafaudent des plans, voyagent… J’étais curieuse de découvrir le fin mot de l’histoire (un peu déçue d’ailleurs par la résolution finale), mais tous ces rebondissements courant sur plus de 200 pages m’ont fait perdre l’intérêt gagné au cours des 200 premières. Dommage !
En ce qui concerne les bandes-dessinées, je n’ai eu que de belles découvertes ces derniers mois. J’ai lu le premier tome de Céleste de Chloé Cruchaudet qui raconte l’histoire de Céleste Albaret, gouvernante/secrétaire de Marcel Proust. C’est un délice, tant de par la découverte du destin de l’héroïne que par le graphisme.
Autre très belle découverte, Hoka Hey ! de Neyef où l’on suit l’histoire de Georges, un jeune Lakota élevé par un pasteur, une pratique colonialiste très répandue dans l’Amérique de l’époque afin d’acculturer les amérindiens. Suite à une rencontre, il va peu à peu renouer avec ses origines. La violence est forcément omniprésente au vu du sujet, mais elle est contrebalancée par les amitiés qui se nouent, et la découverte de la culture Lakota au travers des yeux de Georges. C’est une histoire prenante et bouleversante qui ne vous laissera pas indifférent.
Si vous êtes davantage en quête de douceur et d’humour, je vous recommande une plongée dans la bande-dessinée jeunesse avec Pépin et Olivia de Camille Jourdy, une de mes illustratrices préférées. Il s’agit d’un recueil des aventures d’un duo frère et soeur qui ne manque pas d’imagination ! C’est très drôle, donc un indispensable par les temps qui courent ! Et les dessins de Camille Jourdy sont toujours aussi doux et enchanteurs. Toujours en jeunesse, j’ai eu le bonheur de découvrir Nunuche de Guillaume Bianco. Une petite pépite de drôlerie dans laquelle une petite fille adopte un chien qu’elle nomme Nunuche. Nous assistons avec bonheur au lien magique qui se crée entre eux, tout en riant de bon coeur aux péripéties qui leur arrivent. Toujours en jeunesse, j’ai lu le tome 4 du Grimoire d’Elfie, Le trésor de la tricomancienne d’Audrey Alwett, Christophe Arleston et Mini Ludvin. C’est une série que j’ai découverte à la fin de l’année dernière et qui m’a complètement charmée. Ce dernier tome ne fait pas exception !
Enfin, j’avais très envie de relire Les jours sucrés de Loïc Clément et Anne Montel que j’avais adoré il y a quelques années. Anne Montel est aussi une illustratrice que j’aime beaucoup. Sans surprise, j’ai autant aimé que la première fois. On y suit une jeune femme qui hérite de la boulangerie bretonne de son père qu’elle n’a pas beaucoup connu. En retournant dans le village où elle est née, elle renoue avec son histoire personnelle et celle de ses parents. Une lecture on ne peut plus réconfortante.
Seuls quatre titres inscrits sur ma pile à lire n’ont pas été lus, ce qui est plutôt un bon bilan saisonnier ! J’ai également pu cocher deux livres sur ma pile à lire de l’année.
Je termine cet article déjà bien trop long en citant mes lectures en cours. Ces derniers mois, je papillonne entre trois récits, les découvrant tous trois un chapitre à la fois. Il s’agit de Letters from New York d’Helene Hanff, Avec les fées de Sylvain Tesson et Une année à la campagne de Sue Hubbell.
J’ai également commencé il y a quelques jours La bibliothèque des rêves secrets de Michiko Aoyama. C’est un roman rassemblant plusieurs petites histoires dont les personnages fréquentent tous à un moment la bibliothèque d’un centre social à Tokyo. Pour l’instant, j’ai lu les trois premières histoires et les ai toutes beaucoup aimées. Le principe me fait un peu penser aux Miracles du Bazar Namiya de Keigo Higashino, un de mes coups de cœur 2023. J’ai hâte de m’y replonger.
Et vous, comment se sont passées vos premières lectures de l’année? Des coups de coeur à me partager? Dites-moi tout !
Bien que lu en fin d'année dernière, j'ai beaucoup aimé le livre de Baptiste Beaulieu "Où vont les larmes quand elles sèchent", un récit plein d'humanité. Dernièrement, j'ai lu un très bon premier roman "Sécession" de Sophie Djigo, philosophe militante qui romance ses recherches sur le quartier populaire de l'Alma de Roubaix, vraiment très intéressant. Et enfin, "Pleine et douce" de Camille Froidevaux-Metterie, histoires de femmes aux Editions Sabine Wespieser que j'aime beaucoup. Connais-tu cette maison d'édition ? Bonnes lectures.
Merci pour ces idées de lecture. Je n'ai lu aucun livre dont tu parles mais j'ai pris note.