Je reste sur Teapot Island, oui, mais où, quand, comment?

Une carte stratégique et créative pour m'aider à mieux appréhender le développement de mon univers

Hello, moi c’est Emy !

Bienvenue sur mon Substack, un endroit quelque part entre le blog et la newsletter où je parle de mon quotidien d’illustratrice et de lectrice. N’hésitez pas à vous abonner (gratuitement) pour suivre mes prochaines aventures. Merci à toutes les personnes qui me suivent déjà, cela m’encourage tous les jours à m’investir dans cet espace que j’aime tant !

Il y a quelques mois, j’ai pris la décision de recentrer mes créations, et de rester sur mon île. Vous pouvez lire mon post à ce sujet ici. En tant que créative, j’ai souvent tendance à me laisser emporter par toutes mes idées et mes envies. Toutefois, pour construire un projet cohérent et solide, il est important de ne pas s’éparpiller, de contrer les moments de doute, et de regarder dans la bonne direction, sans (trop) se laisser distraire ni influencer.

C’est pour cette raison que je souhaitais prendre du temps, en ce début d’année, pour m’interroger sur ma vision. Je voulais qu’il résulte de ma réflexion une “fiche-mémo” que je pourrais afficher quelque part sur mon bureau, afin de me rappeler au quotidien pourquoi je fais, mais aussi et surtout, pourquoi je ne fais PAS certaines choses. Cette nuance est d’autant plus importante qu’aujourd’hui nous sommes confrontés tous les jours à une quantité énorme de contenus et de créations qui nous font nous interroger constamment sur nos propres propositions créatives.

De façon plus pratico—pratique, travailler sur ma vision me permet aussi de déterminer quelles étapes je dois mettre en place à court, moyen et long terme pour faire évoluer mon activité.

J’écoute depuis longtemps le podcast d’Ëlodie Illustrations dont j’apprécie beaucoup les conseils et la pédagogie. Dans un de ses derniers épisodes, Ëlodie nous propose de créer une carte basée sur le modèle de la carte Disney (ci-dessous) pour établir notre vision sur 5 ans.

Carte créée par Disney en 1957 - Source

Avant de passer à la création de notre carte, Ëlodie nous propose de répondre à une série de questions. Celles-ci ont pour objectif de nous aider à nous projeter vers ce que l’on souhaite réaliser, ce à quoi ressemblerait notre quotidien idéal, et ce vers quoi on veut se diriger au cours des prochaines années. Bien sûr, il ne s’agit que d’une projection, impossible de prédire l’avenir. Mes envies évolueront avec les années, mais l’exercice reste néanmoins très intéressant.

J’ai donc commencé par répondre aux questions :

• Où souhaitez-vous vivre dans 5 ans ?

Quelque part en bord de mer? Mon rêve a toujours été de vivre au Royaume-Uni, mais au fil des ans, j’ai appris à accepter que ça ne resterait qu’un rêve.

Cela mis à part, et de façon assez “ennuyeuse”, dans cinq ans, je pense que je m’imagine toujours dans la maison que j’occupe à l’heure actuelle, et que j’aurais rendue encore plus confortable et cosy au fil des ans. 

J’aimerais toutefois pouvoir partir pour des périodes plus longues (un ou plusieurs mois), à la mer, ou au Royaume-Uni. M’offrant le luxe de “retraites” ailleurs pour me ressourcer, ou m’isoler pour mieux écrire et créer. 

Et peut-être, un jour, déménager près de la mer, mais sans doute pas dans 5 ans.

• A quoi voulez-vous que ressemble votre vie de travail? Temps de travail? Ratio perso/privé ?

Bien sûr, ce serait un rêve de pouvoir vivre à 100% de mon activité d’illustratrice, mais je reste réaliste sur ce point en ce qui concerne les prochaines années à venir.

J’espère donc pouvoir conserver mon rythme de travail à mi-temps, et mon activité d’illustration en parallèle. Etant en début d’activité, il me semble compliqué d’envisager de travailler moins ces prochaines années, car je pose les bases, et j’aimerais faire ça bien, sans me précipiter. Pour l’instant, je travaille pratiquement tous les jours, même si ce ne sont pas des journées complètes. 

Toutefois, ce que j’ai toujours jugé comme un bon équilibre serait 4 jours de travail contre 3 jours de repos. C’est vers cela que j’aimerais aller.

• Quels projets voulez-vous développer ? Ou quels clients ?

J’aimerais publier régulièrement sur Substack de nouvelles petites histoires pour développer l’univers de Teapot Island. Pour 2025, je me suis lancé le challenge d’une histoire par mois, mais j’aimerais pouvoir passer à 2 en cours d’année, ou l’année prochaine. Chaque histoire n’aurait pas forcément la même taille ou ampleur (petites histoires/mini histoires).

J’aimerais également publier des livres, un par an me paraît ambitieux, mais ça serait mon objectif à terme, je pense. Comme les histoires, chaque album n’aurait pas forcément la même ampleur (j’aimerais travailler autour des théières extraordinaires par exemple, ou une série sur les boutiques de Teapot Island).

Enfin, j’aimerais créer des petites collections de papeterie dérivées des histoires et des livres. J’aimerais aussi proposer un calendrier à un moment.

Mes clients seraient des clients individuels, en direct sur ma boutique.

• Quelles compétences ou passions souhaitez-vous développer au cours des cinq prochaines années ?

J’aimerais continuer à améliorer ma pratique de l’aquarelle. Avoir trouvé le style et “la” palette de couleurs qui me correspondent et qui soient identifiables.

Je voudrais également travailler mon écriture, que ce soit pour Teapot Island, mes newsletters hebdomadaires ou d’autres projets d’écriture, dont un qui me titille depuis de longues années. 

De manière plus pragmatique, j’aimerais davantage maîtriser la mise en page sur Indesign afin de créer des livres.

• A quoi mesurez-vous votre succès ?

A la qualité de ma vie quotidienne. Une vie calme et créative, avec un travail épanouissant qui me permet de vivre correctement, mais simplement. Mais aussi une certaine liberté pour pouvoir partir lorsque le besoin s’en fait ressentir, m’extraire un peu du quotidien. 

• A quoi ressemble votre vie personnelle ? Quel équilibre pro perso? Quelle activité vous ressource?

Une vie simple et lente. Pouvoir organiser mes journées selon mon rythme, et prendre le temps de lire durant de longs moments sans interruption, de marcher tous les jours, de cuisiner et de dormir suffisamment. 

• Quelles nouvelles expériences aimeriez-vous vivre ? Voyage, expérience perso ?

J’aimerais pouvoir partir quelques semaines en “retraite”, pour écrire, peindre, vivre au ralenti. 

Je rêverais également de pouvoir vivre l’expérience d’une année dédiée à la lecture et écrire sur l’expérience. L’illustrer aussi. Mais je n’imagine pas pouvoir vivre ça au cours des cinq prochaines années. C’est un doux rêve.

Voilà pour les questions, nous passons maintenant à la réalisation de la carte stratégique créative en 5 étapes :

1. Définir le coeur de son activité/entreprise

2. Identifier les piliers

3. Définir les interactions entre ces piliers

4. Elaborer une stratégie de communication

5. Associer des objectifs et une temporalité pour chaque activité 

Pour avoir plus d’informations sur celles-ci, je vous invite à écouter l’épisode de podcast d’Ëlodie Illustrations.

Avant de vous dévoiler ma carte, voici quelques remarques et réflexions sur la manière dont je me suis appropriée le processus, et comment je l’ai adapté pour qu’il réponde à mes besoins :

• J’ai réalisé quatre ébauches avant de parvenir au brouillon final. Je les ai réalisées sur plusieurs jours. C’est important de laisser décanter ses réflexions, d’y revenir ensuite.

• Lorsque j’ai créé ma première carte, j’ai mis la création de livres au coeur de mon activité, mais ça ne correspondait pas à ma vision, car je ne vois pas les albums comme étant uniquement à l’origine de toutes les petites histoires. Les petites histoires nourrissent à la fois mes idées de livres, tout comme ceux-ci pourraient donner lieu à des petites histoires dérivées. Ce sont différents formats issus de mon univers, et connectés entre eux. Ils se complètent.

  De plus, je n’ai pas encore à ce jour créé de livre, c’est un objectif à venir. Ca n’avait donc pas beaucoup de sens de le placer au centre de tout.

  Je n’ai donc pas mis une “activité” au coeur de ma carte, mais plutôt mon univers, Teapot Island, incarné par l’écriture et l’illustration. Autour de ce coeur créatif, gravitent toutes les différentes activités qui en sont issues. 

• Créer cette carte m’a permis de faire émerger la notion de “mini-histoires” que j’envisage comme une petite illustration accompagnée d’un texte court. Par exemple : des présentations de personnages, description de certaines traditions, lieux ou objets particuliers comme les théières extraordinaires,... 

  C’est un détail, mais ça m’a permis d’y voir plus clair sur la façon dont je souhaite articuler le développement de mon univers, et comment, ensuite, envisager les étapes créatives (écriture, illustration).

• A l’ère digitale, le processus créatif en tant que tel est devenu lui aussi un enjeu, tout comme certains aspects de la vie personnelle du créateur. Cela est aussi à prendre en compte selon moi dans la carte, car partager certains aspects de sa vie pro et perso permet de nourrir d’une part notre présence en ligne, et d’autre part de tisser des liens avec notre communauté.

  Pour moi, il s’agit essentiellement des petites bribes de vie privée partagées en story sur Instagram, ou des articles plus longs et personnels sur Substack (favoris, journaux de lecture, quotidien au studio et à la maison, récits de voyage,...). Tout ce qui permet d’associer mon univers à “une humaine”.

• Les éléments de communication sont bien évidemment présents, mais je ne leur ai pas associé d’objectifs précis, seulement des rôles.

• Je n’ai pas non plus associé de timing à ma carte, car je voulais qu’elle ait un caractère intemporel, pour la consulter au quotidien en cas de doutes ou me recentrer, et non pas pour me mettre une pression en termes d’objectifs chiffrés définis dans le temps. Mes envies et objectifs pour ces 5 prochaines années ont été traités dans un document à part que je garde pour moi. Les ajouter aurait rendu ma carte illisible.

• J’ai mis ma carte au propre dans mon carnet de bord, pour l’avoir toujours à proximité. Chaque année, lorsque je démarrerai un nouveau carnet, je la recopierai, et l’ajusterai en fonction de l’évolution. Je compte également la recopier pour l’afficher quelque part dans mon bureau. Je n’ai pas passé des heures sur le rendu esthétique. Pour moi, il s’agit surtout d’un outil de travail. Je voulais quelque chose de simple et coloré. Peut-être que je la referai au format numérique à un moment.

Voici donc le résultat : 

Ce n’est bien entendu pas parfait, mais pour une première version, je suis plutôt satisfaite. Je trouve que ça donne un bon aperçu de comment les différentes parties de mon activité interagissent et se nourrissent.

Au centre donc, l’univers de Teapot Island dans sa globalité. Celui-ci nourrit et inspire les (futurs) livres, ainsi que les petites et mini histoires. Celles-ci alimentent également Substack et Instagram. Elles intègreront aussi le portfolio de mon (futur) site internet. Toutes les illustrations créées dans le cadre des livres et des histoires fournissent les designs des collections de papeterie (ou objets divers) sur la boutique.

Les livres et histoires font évoluer mon processus créatif et investissent ma vie quotidienne. C’est la dimension intime de mon activité qui permet surtout d’humaniser mon univers par le biais de posts sur Substack, et dans une plus moindre mesure, Instagram.

Mon (futur) site et boutique, Substack et Instagram apportent de la visibilité et font la promotion des livres, des histoires, des créations diverses pour la boutique. Ils participent à faire découvrir l’univers de Teapot Island en général en fournissant des supports concrets de diffusion pour tout ce que je crée.

Ce que cet exercice m’a apporté :

Je ne sais pas quel impact cet exercice aura sur l’évolution de mon activité, mais je peux dire que le processus de réalisation permet vraiment d’apporter de la clarté d’esprit. Même si tous ces éléments étaient bien présents dans ma tête, ils n’étaient pas aussi clairs, et avaient tendance à tourner en boucle. Le fait de poser tout ça par écrit permet vraiment de “ranger son cerveau” et allège ainsi la charge mentale.

Cela m’a également permis de vérifier que tout ce que je fais au quotidien pour mon activité d’illustratrice se raccroche bien à quelque chose de concret, que ça a du sens, et qu’il existe bien une synergie entre les différents pans de mon activité.

Cette carte m’a également aidée lorsque j’ai travaillé sur une projection concrète des projets que je souhaite réaliser au cours des cinq prochaines années, ainsi que dans la révision de ma stratégie de communication.

Je pense aussi qu’elle m’aidera au quotidien pour me recentrer, et faire face aux périodes de doute. À l’heure actuelle en tout cas, je me sens plus «stable» dans ma façon d’envisager mon activité.

Voilà pour aujourd’hui. J’espère que suivre ce processus vous a intéressés ! Dites-moi tout en commentaires :-)

Rendez-vous la semaine prochaine pour une petite histoire dans l’univers de Teapot Island 🫖💓

Passez un bon dimanche,

Emy xx